Identifier la gravité d’une brûlure

Pour déterminer la gravité d’une brûlure, 5 facteurs sont à prendre en compte.

1. Les circonstances

Il faut identifier le temps d’exposition (plus il est long, plus la brûlure est profonde) et le type de produit responsable de la brûlure. Si la brûlure est d’origine chimique ou électrique, un avis médical urgent est obligatoire.

2. Le profil du patient1

L’âge représente un élément déterminant du pronostic. Les brûlures sont plus graves chez les enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées de plus de 60 ans car les capacités de cicatrisation et de défense contre les infections sont plus limitées.
Certaines maladies chroniques (diabète, insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, immunodépression) aggravent lourdement le pronostic de la brûlure.

3. La localisation

Certaines localisations compliquent les traitements et augmentent les risques vitaux et fonctionnels.
Les brûlures au visage, par exemple, peuvent entraîner une détresse respiratoire aiguë en raison de la formation rapide d’un œdème.
Les brûlures aux mains, fréquentes, peuvent entraîner des séquelles fonctionnelles handicapantes.

4. L’étendue de la brûlure2


Elle s’évalue par la règle de Wallace à l’aide de la paume de la main qui représente
environ 1% de la surface corporelle.
Si la surface lésée atteint 10% de la surface corporelle chez l’adulte et 5% chez l’enfant,
ou si vous le jugez nécessaire, contactez les services d’urgence.

Règles des 9 de Wallace chez l’adulte

Chaque partie du corps représente 9% ou un multiple de 9% de la surface corporelle :

  • Tête : 9%
  • Thorax : 2 x 9%
  • Abdomen : 2 x 9%
  • Membres supérieurs : 2 x 9%
  • Membres inférieurs : 4 x 9%
  • Parties génitales : 1%

5. La profondeur3

Pour déterminer le niveau de gravité d’une brûlure, la profondeur doit également être prise en compte.

Stade Aspect clinique Evolution
1er degré Lésion rouge vif + douleur
Epiderme
4 à 5 jours
2ème degré superficiel Lésion rouge vif + douleur + cloques
Epiderme total + derme papillaire
10 à 14 jours
2ème degré profond Blanc/rosé + douleur + cloques
Epiderme total + derme papillaire + derme réticulaire
3 à 5 semaines
3ème degré Blanc ou noir + perte de sensibilité
Epiderme total + derme total
Greffe nécessaire

 

Comment évaluer la profondeur d’une brûlure ?3

Le premier degré

Le premier degré correspond à une atteinte de l’épiderme uniquement.
Il se reconnaît à l’absence de cloque et à la présence d’un érythème douloureux.
La cicatrisation spontanée se fait en 4 à 5 jours sans aucune séquelle.

Le deuxième degré superficiel

Le deuxième degré superficiel correspond à une lésion de l’épiderme et du derme papillaire.
Sur le plan morphologique, il se reconnaît par une peau rouge, bien vascularisée et très sensible ainsi que la présence constante de cloques.
La cicatrisation spontanée en 10 à 14 jours se fait sans séquelle permanente, mais des taches sombres peuvent mettre plus de temps à disparaître.

Le deuxième degré profond

Le deuxième degré profond est une destruction de l’épiderme, du derme papillaire et du derme réticulaire. Comme celles du deuxième degré superficiel, ces brûlures présentent des cloques mais la peau apparaît blanc-rosé, mal vascularisée et peu sensible.
Un brûlure du deuxième degré profond  guérit en 3 à 5 semaines en l’absence d’infection et laisse des cicatrices.

Le troisième degré

Le troisième degré correspond à une destruction totale de la peau incluant, la totalité de l’épiderme, du derme et parfois de l’hypoderme. Il se présente comme une nécrose cutanée, sans cloque, de couleur plus ou moins foncée (allant du blanc au noir en passant par le marron), avec perte totale de la sensibilité.
La complète disparition des cellules épidermiques ne permet pas la cicatrisation spontanée. La fermeture cutanée définitive ne peut alors être obtenue que par un traitement chirurgical.

1 http://www.ameli-sante.fr/brulures/comment-reconnaitre-rapidement-la-gravite-dune-brulurenbsp.html
2http://www.ameli-sante.fr/brulures/que-faire-en-cas-de-brulure.html
Rapport d’évaluation clinique réalisé sur les bases d’études cliniques et complété par des données bibliographiques